Montréal, 1900

Aucune voiture n’a encore roulé sur les pavés de la ville. La télévision ni même la radio, d’ailleurs, n’ont été inventées. L’unique métropole du Canada compte plusieurs scènes et théâtres assidûment fréquentés par la population, francophone comme anglophone. Avec des programmations changeant chaque semaine, on pourrait croire que les artistes vivent de belles années de gloire.

Pourtant, les artistes canadiens-français n’ont que peu de visibilité sur les scènes. Les directeurs des théâtres préfèrent confier les rôles importants à des artistes qu’ils font venir des États-Unis ou d’Europe. Les pièces d’auteurs de la province sont également boudés. Julien Daoust, homme de théâtre montréalais, croit pourtant dur comme fer dans le talent des Canadiens français et s’insurge contre leur invisibilité. Sa solution : construire un nouveau théâtre par et pour eux. C’est avec cet objectif qu’il fait construire le Théâtre National.

Inaugurée le 12 août 1900, cette scène est aujourd’hui l’une des plus vieilles salles de spectacle toujours en activité de la province. Et même si le projet de Daoust met plus de temps qu’il ne l’aurait certainement souhaité à se concrétiser, la culture québécoise connaîtra tout de même de belles heures de gloire sur la scène du National. D’Alys Robi aux Cowboys fringants, d’Hector Pellerin à Robert Charlebois, de Rose Ouellette à Lorraine Pintal, ces artistes et tant d’autres ont brillé sur ses planches d’hier à aujourd’hui.

Ce complément numérique à l’exposition Mémoires du Théâtre National vous propose de parcourir l’histoire de ce lieu unique au Québec à travers certaines des archives qui témoignent de  ses nombreuses métamorphoses. C’est donc guidé par le regard des chercheuses et chercheurs qui ont, pendant plusieurs années, ouvert des boîtes d’archives, écumé les journaux, consulté des albums photo et questionné experts et témoins, que vous remonterez le temps.

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