La création du monde et les décors en projections de Julien Daoust
À l’automne 1915, Julien Daoust reprend, pour quelques mois, la direction artistique du Théâtre National. De retour à la barre du théâtre qu’il a fait naître, il choisit de créer une nouvelle œuvre théâtrale biblique, La création du monde.
Si le public montréalais fort pieux du début du XXe siècle est sans doute familier avec la succession de ses tableaux thématiques (Le paradis terrestre, La création du monde, Le déluge, Moïse sur le Sinaï, etc.), il semble, en revanche, avoir été impressionné par les effets scéniques imaginés par Daoust. Les décors de la pièce ne sont, en effet, pas réalisés en toiles peintes accrochées en arrière-scène comme il est l’usage de le faire à l’époque, mais plutôt réalisés au moyen de d’un stéréoscope, un type de lanterne magique, que le créateur avait fait venir de New York. En plaçant l’appareil électrique en fond de scène, derrière un grand rideau, Daoust parvient à créer des décors entièrement faits de projections.
Les coupures de presse recensées au sujet de La création du monde démontrent que ses « effets électriques » sont favorablement accueillis par la critique. Un enthousiasme sans doute partagé par le public puisque la pièce est demeurée deux semaines consécutives à l’affiche.

