Le mortel baiser, « une leçon de moral [sic] et d’hygiène »

Paul Gury, pseudonyme de Loïc Le Gouriadec, prend la direction artistique du Théâtre National en 1918. Il entreprend alors l’écriture de trois pièces au caractère moraliste afin de sensibiliser le public montréalais aux « nouveaux » fléaux qui mettent à risque la paix sociale et la santé publique au lendemain de la Première Guerre mondiale, alors que des milliers de soldats revenant du front sont démobilisés. En 1919, il présente Les dopés, où il expose les ravages de la drogue. En 1921, c’est à la prostitution qu’il s’attaque avec la pièce Les esclaves blanches. Mais c’est à la syphilis qu’il doit son plus grand succès avec la pièce Le mortel baiser

Présenté une première fois pendant la Semaine Sainte de 1920, Le mortel baiser reste à l’affiche pendant trois semaines consécutives au National avant d’être immédiatement repris par le Théâtre Canadien-Français pour au moins cinq autres semaines de suite.  La pièce est, par la suite, fréquemment remise en scène dans les différents théâtres de la ville et fait l’objet d’une tournée européenne en 1923.